Brazyl du Mezel - Une histoire de belles rencontres

26.02.2024


C’est en 1977 que Lucien Hecht a fait naître son premier poulain, et avec lui l’élevage du Mezel, à Saint Julien les Gorze en Meurthe-et-Moselle. D’abord avec un poulain de temps en temps, l’élevage s’est ensuite installé à un rythme plus soutenu de 2 à 3 naissances par an à partir du début des années 90.

Amoureux du Selle Français, Lucien Hecht y est resté fidèle tout en s’ouvrant parfois à des origines européennes « c’est en permettant aux Studbook de s’ouvrir que l’on peut lui éviter de se condamner ».

L’aventure Brazyl a débuté, comme le dit Lucien, par hasard. Unizie du Mezel, sa mère, est née du croisement de Reybahne du Mezel (Quite Easy I x Grenat de Grez) et d’Apache d’Adriers, dont on découvrira plus tard la grande qualité en tant que père de mère. « J’avais l’habitude de faire saillir les pouliches à 2 ans car les jeunes juments sont très fertiles mais Unizie était toute petite et j’avais donc fait le choix de ne pas la faire inséminer ». Cependant, comme souvent en élevage, ce sont les juments qui choisissent. Unizie avait déjà un très bon cycle et Lucien Hecht décide alors de l’emmener à l’étalonnier. Sur place, les seules paillettes disponibles au moment du cycle sont celles de Haloubet de Gorze. Cet étalon, né à seulement quelques kilomètres d’ici était désormais la propriété d’un ami de Lucien. Décision est prise de tenter ce croisement et c’est ainsi que 11 mois plus tard, nait Brazyl.

Brazyl est un gentil poulain sans soucis qui grandi à l’élevage. Il débute sa carrière au concours des 3 ans à Rosières-aux-Salines avant de retourner aux champs pour continuer sa croissance, fructueuse car l’alezan a vite atteint le mètre soixante-dix !

Pour la suite de sa formation sur le circuit jeunes chevaux, Lucien Hecht confie Brazyl au cavalier meusien Alain Fortin. Qualifié à 4 ans pour la finale de Fontainebleau, il réalise une saison des 5 ans un peu timide, mais se qualifie à nouveau pour la finale des 6 ans, puis des 7 ans. L’éleveur en reste partiellement propriétaire jusqu’à cet âge « il progressait très bien, mais il n’a pas un physique après lequel on court. Il n’y a que son évolution sportive qui pouvait le faire voir ».

Lucien Hecht le dit lui-même « la réussite de Brazyl, c’est avant tout de belles rencontres, et la chance de trouver les bonnes personnes au bon moment tout au long de sa carrière. Les bons résultats reposent avant tout sur l’entente entre le propriétaire, le cavalier et le cheval ». L’alezan a ainsi eu la chance de garder le même cavalier, Alain Fortin, de ses 4 à 7 ans. Confié par ce dernier aux rênes de Sofian Misraoui pour la finale des 7 ans, Brazyl est vendu après celle-ci à Lionel Maurice qui le place sous la selle du cavalier normand François-Xavier Boudant. Avec lui, il remportera son premier 4* à Valence en 2021 et se montrera régulier à ce niveau tout au long de la saison, lui permettant d’être intégré à l’équipe de France 3*. En 2023, c’est la consécration pour Brazyl qui remporte le Grand Prix 5* de Dublin, l’un des plus prestigieux du monde. On pourrait décrire ce parcours comme le rêve de tout éleveur mais Lucien Hecht n'aime pas ce terme « je ne rêve pas, on teste, on regarde et on voit ce qu’il se passe ». 

Toute la famille Hecht suit désormais les parcours de Brazyl, en vidéo lorsqu’elle ne peut pas se déplacer. « On est accroc, témoigne Lucien, les après-midis, même les plus ensoleillés, se passent désormais dans le canapé à suivre ses parcours ».

 

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